Le bilan après dix ans
Nous devons nous poser la question, après quelques années d’application du décret Lutgen, de faire l’inventaire des entraves illégales et contraventions à la liberté de circulation instaurée par ledit décret.
On doit pointer du doigt les sociétés de chasse qui comptent se réapproprier la forêt et se livrent à tous les abus pour satisfaire la satiété de leurs actionnaires de tuer et de rentrer fièrement munis d’impressionnants trophées, fussent ils artificiels, c'est-à-dire provenant de bêtes d’élevages lâchées la veille de la battue. La chasse la plus écologique et la plus rentable pour sauvegarder la valeur vénale de la forêt contre les écorcements et le surpâturage des recrus (jeunes arbres provenant du semis naturel), tout en s’assurant les revenus de la location, est sans conteste la vénerie qui en même temps opère une sélection naturelle indispensable depuis la disparition des prédateurs comme les loups et les lynx ; la prolifération de gibier entretenue par les sociétés de chasse, au mépris des directives de la DNF
Contrairement aux idées reçues, et allègrement diffusées avec la complicité de la DNF
Les prédateurs opéraient en même temps sélection naturelle et limitation de la population optimale pour un territoire donné.
La location à des sociétés de chasse moyennant des prix élevés, donne l’illusion au propriétaire de réaliser une bonne affaire ; mais les dérives d’un locataire présent pour 9 ou12 ans, et, qui pour les sommes d’argent déboursées se croit chez soi, va précipiter le bailleur dans un catastrophe financière, voyant la valeur marchande de ses plus beaux arbres s’attirer la méfiance des amateurs de bois de sciage de qualité fût ce à des prix très élevés pour une qualité irréprochable ; la surpopulation organisée,sans égard des amendes infligées pour non respect du plan de tir, a multiplié les écorcements dont on retrouvera trace à 1,5 m
Les excès des sociétés de chasse par battues sont sans limite : soudoiement des agents de la DNF
( croisement d’une truie domestique avec un sanglier) très prolifiques et viandeux,mais aussi très sensibles à la peste porcine.
N’importe quel observateur éclairé et impartial comprendra que d’autres modes de chasse s’imposent. L’Ir Letocart du cantonnement d’Eupen a ouvert la voie à de nouvelles règles assurant le respect du plan de tirs ;néanmoins la chasse en battues reste cruelle et dangereuse par le manque de discipline des chasseurs qui se tirent dessus, ou tirent en direction des traqueurs ; les chiens des traqueurs qui dévorent vivants les gibiers à la traîne( jeunes, faibles ou blessés par un impact non mortel, inévitable car tirer avec précision sur une cible mobile vers trois directions , relève de l’exploit ou du hasard( cette course- poursuite sauvage par des chiens de traque sans rappel n’est qu’une chasse à courre de mauvais aloi jamais sanctionnée)
Acceptons donc l’idée que l’interdiction de la vènerie fut une mesure inique, laissant à une bête en pleine forme toutes les chances d’en réchapper, en même temps que la fréquence des sorties de l’équipage assure la dispersion du gibier. La mise à mort de la victime par égorgement n’est plus qu’une banalité de nos jours ( viandes casher et halal) ; les chiens ne s’approchant du gibier qu’au signal du piqueur.